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Palombe&tradition N°71

Numéro d'été

2021

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SOMMAIRE

4 L’écho des Cabanes…

8 Dossier

       8 - L’évolution des jouquets

     11 - La palombière a 71 ans

     14 - Témoignages de «jouquetayres»

     18 - Que reste-t-il de la tradition?

     19 - Christian Eymerie, docteur es palombes

     22 - Pyrénées-Atlantiques, le recul a tout changé

     25 - Comment naquirent les jouquets ?

     27 - Analyse des techniques de chasse

     30 - Comment fabriquer la «cloche» idéale

32 Calendrier des fêtes de la Palombe 2021

34 Elevage - «Lou Palouquet» mais qu’es aquò?

37 Palomb’en BD

38 Campagne d'affichage - La Fondation Brigitte Bardot provoque les chasseurs

40 Auprès de nos arbres - Des gelées dévastatrices

41 Tribune libre - Où allons-nous?

44 Mémoires de paloumayres - Dominique ABELLA: Une longue histoire de famille

46 Autour d’elles... - L’art de rebondir

48 Anecdote - La salve du siècle

50 Chiens - L’eau c’est la vie!

54 «La Tête dans le ciel...» - Surtout pas une cathédrale!

56 Italie - L’explosion des populations sédentaires

58 Les recettes du paloumayre

Edito

Bientôt libres?

’avais titré mon dernier éditorial: «Unissons-nous», sous-entendu pour faire face aux attaques qui se multiplient contre le monde de la chasse. Un titre prémonitoire puisque quelques semaines plus tard, a fleuri sur de nombreux panneaux d’affichage la fameuse campagne anti chasse de la Fondation Brigitte Bardot. Nous traitons largement le sujet par ailleurs mais je n’ai pu m’empêcher de compiler quelques statistiques démontrant que peut-être nous ne sommes pas les seuls grands prédateurs sur le territoire national. Il faut savoir par exemple, que les Français possèdent environ 13 millions de chats domestiques. Ceux-ci, même bien nourris par leurs propriétaires, prélèvent en moyenne 27 proies par an, soit 324 millions d’animaux, (source LPO). Les chats errants, dont le nombre est estimé entre 8 et 10 millions d’individus, prélèvent chacun en moyenne 273 proies par an. Faites le calcul, il donne le tournis. Ce sont entre 2,2 et 2,7 milliards d’animaux qui tombent sous leurs griffes.

Les chasseurs de leur côté prélèvent environ 30 millions d’animaux par an... Alors, je me pose cette question: l’argent des généreux donateurs de la fondation Brigitte Bardot soucieux de protéger la biodiversité, n’aurait-il pas été mieux utilisé pour une campagne de stérilisation des chats errants?

Voilà pourquoi nous devons rester unis, vigilants mais aussi exemplaires. Les attaques de ce genre vont se multiplier dans un monde où la vision Bisounours de la nature le dispute à la recherche du sensationnel. Mais parlons de choses plus importantes et plus intéressantes. Les mesures sanitaires se sont peu à peu assouplies et à l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’est pas interdit d’imaginer qu’avec les vaccinations nous devrions être proches de l’immunité collective dans notre pays à la fin de l’été. Aussi avons-nous le droit d’espérer que cet automne nous aurons la possibilité de vivre notre passion jusqu’au bout de la saison.

En attendant, de nombreuses manifestations cynégétiques comme le Game Fair à Chambord, ou le salon de la chasse de Rambouillet, ont dû être annulés, faute de protocoles sanitaires suffisamment sûrs. De même, les fêtes de la Palombe ne sont pas épargnées, cette année encore. Pas de chapitre à Luxey, pas de PalombExpo à Casteljaloux ou de fête à Aïnhoa. Mais un «petit» nouveau, programmé à une date plus tardive, compte bien tirer son épingle du jeu. Le premier salon de la Chasse, de la Pêche, de la Ruralité en Nouvelle-Aquitaine se déroulera, (si les conditions sanitaires le permettent), du 3 au 5 septembre à Saucats (33). Même si ce ne sera pas une fête exclusivement consacrée à notre oiseau fétiche, un pôle lui sera réservé et votre magazine préféré y sera présent.

Un magazine dans lequel vous allez pouvoir découvrir que Dame Palombe est capable de faire des infidélités aux congénères de son espèce pour aller s’acoquiner avec son cousin le pigeon colombin plus connu sous le nom de rouquet. Mais oui et nous avons découvert avec plaisir les fruits de cette union insolite. De magnifiques oiseaux, qui nous en sommes sûrs vont vous intéresser et qui un jour prochain trouveront peut-être place dans vos jouquets. Ces fameuses cabanes en haut des arbres dont nous avons voulu mesurer l’évolution, comme nous nous l’avons fait dans notre précédent numéro pour les installations de type landais. Vous devriez trouver dans ce numéro riche en témoignages de précieux renseignements sur les différentes techniques de chasse utilisées et qui sait, en profiter pour procéder à quelques améliorations dans vos cabanes, puisqu’il vous reste encore quatre mois de travail avant l’arrivée des premières migratrices. Alors bon courage et bonne lecture.

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Joël Barberin, Directeur de la publication

J

élevage - «Lou Palouquet» mais qu’es aquò?

Tout le monde connaît le «Mulet», un hybride entre un pigeon et une palombe, ou le célèbre Volantini, le pigeon italien aux bandes alaires blanches issu d’une longue et minutieuse sélection. Mais qui a entendu parler du «Palouquet»?

Après l’attrait qu’ont suscité en leur temps les mulets et plus récemment les volantini, il y a fort à parier que les paloumayres vont se passionner pour ce petit nouveau que nous avons nommé «Palouquet». Issu d’un accouplement entre un rouquet et une palombe, ce magnifique oiseau a tout pour lui. 

Joris Coussié a 22 ans et habite Barcelonne-du-Gers. Il est l’heureux propriétaire de deux hybrides rouquet-palombe. Plongé dans le monde de la chasse depuis sa plus tendre enfance avec un grand-père qui ne manquait pas de l’amener avec lui à la moindre occasion, il a fait ses armes de paloumayre dans une palombière au Houga. Il y a 4 ans, Joris, son père Denis et Mathieu, un ami, décident de reprendre une cabane en hauteur sur la commune de Parleboscq. Située en lisière d’un bois de chênes bordé de vignes, cette palombière accueille les trois chasseurs pendant cinq semaines chaque automne. Un gîte leur permet même de rester sur place en immersion totale, leur évitant ainsi les 45 minutes de trajet [...]

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L’évolution
des jouquets
 

Ces cabanes en haut des arbres qui ont fleuri sur les meilleurs couloirs migratoires du sud-ouest sont aujourd’hui copiées dans de nombreux départements. On n’y arrête jamais le progrès. En 40 ans les nouvelles techniques et astuces se sont multipliées

Si ces cabanes en haut des arbres portent le curieux nom de jouquets, c’est la faute aux mots gascons « joqueir » pour le perchoir et «a la joca» à la «jouque», qui signifie se mettre à l’affût. Les premières installations de ce type ont vu le jour hors des zones de chasse traditionnelle au filet dans le sud-ouest et se sont multipliées avec l’utilisation plus facile des armes mais aussi le développement des forêts, (lire l’article de Jacques Luquet page 25). Déjà en 1907, Tristan Audebert écrivait dans son ouvrage «La chasse de la palombe dans le Bazadais»: «elle (la chasse à la palombe), a enjambé la Garonne et s’est installée sur la rive droite, où elle fait rage avec ses fusils dans une multitude de jouquets. Elle est en Benauge, elle est en Périgord et certainement pour peu qu’elle continue sa course folle et vagabonde, elle ne tardera pas à atteindre les rives de la Seine…» Il avait vu juste puisqu’aujourd’hui si on retrouve les jouquets principalement en Dordogne, au nord du Lot-et-Garonne, dans l’EntreDeux-Mers en Gironde, dans le Gers, en Béarn et au Pays-Basque, on en a vu pousser aussi dans les Hautes-Pyrénées, l’Ariège, la Haute-Garonne mais également dans la Haute-Vienne, dans l’ouest du Lot, dans l’Aveyron, l’Aude, le Gard ou même dans le nord et en Ile-de-France [...]

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Technique
Comment fabriquer la «cloche» idéale

Quelques éléments de réflexion et conseils pour la fabrication de la «cloche» ou du «dôme» au-dessus de votre poste de guet

Je sais que certains d’entre vous sont des inconditionnels de «veillets» fermés sur le dessus, et de quatre «trapets» tout autour pour la surveillance. J’ai essayé, et je reviens toujours à ma bonne veille «cloche» qui au fil des saisons a bien évolué. Je vais vous en décrire les principaux éléments. Elle doit être suffisamment spacieuse pour veiller à deux, sans être monumentale non plus. Celle de ma palombière fait 1,5 m au carré et 45 cm de hauteur suffisent pour tirer au fusil. Elle doit être bien équilibrée, pour ne pas être trop lourde à manœuvrer d’une seule main, pour ne pas avoir à lâcher toutes les ficelles à la fois lors de la pose. Elle ne doit pas avoir que deux positions, ouverte ou fermée mais rester à peine ouverte si cela est nécessaire lors de l’approche des oiseaux. Cette position à peine ouverte vous permet d’avoir une ouverture tout le tour du « veillet » sur trois côtés. Ce qui est très appréciable quand les palombes tournent, et au moment de la pose. Un petit geste suffit pour fermer totalement. Pour gérer l’ouverture et la fermeture je n’utilise pas la bonne vieille corde avec poulies et contrepoids, j’ai mis deux vérins d’assistance de coffre de voiture  [...]

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