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Palombe&tradition N°61

Numéro d'HIVER 2018

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SOMMAIRE

4     L’écho des Cabanes…

10   Dossier Migration : 

         10 - Le grand nuage bleu

         17 - Arnéguy - Les explications du compteur

         20 - Italie - Des palombes et du mauvais temps

         24 - Les paloumayres racontent leur migration...

32   Calendrier 2019

34   Dossier suivi - On suit depuis longtemps les palombes

43   Les mots gascons des paloumayres

44   Mémoires de paloumayres - Jean-Claude François, le maître de Mazerolles

46   Autour d’elles... - Moi, encore migrante ?

48   Insolite - Palombes et avions à réaction

50   Anecdote - Histoire de la palombe ou la palombe en histoire

52   Chiens - Évitez-lui les pièges de l’hiver

54   « La Tête dans le ciel... » - L’as du volant

58   Les recettes du paloumayre

Edito

Les années se suivent et ne se ressemblent pas

L'an dernier, certains paloumayres avaient eu beaucoup de difficultés à poser et avaient crié leur désespoir à grands coups de commentaires sur les réseaux sociaux et autre pétition. «C’est la faute à...» disaient-ils! 
Cette année, c’est le silence radio ou presque. Sont-ce les conseils techniques de Palombe&tradition qui ont sauvé ces naufragés de la pose ? Ou bien les chasseurs du «nord» qui ont arrêté de tirer au vol avec appelant ? Je ne crois pas. L’oiseau bleu n’en fait qu’à sa tête et l’homme malheureusement aussi...
Les végans extrémistes mettent de plus en plus de pression sur le monde de la chasse, jusqu’à obliger, par la voie d’une pétition, la Ligue contre le Cancer à refuser la donation d’une association de Dianes chasseresses de la Mayenne. 
A qui la faute?
Les chasseurs sont aussi responsables ! A vouloir faire le «buzz» à grands coups de slogan choc « Les chasseurs, premiers écologistes de France ? », sur des affiches en 4 par 3 dans les stations du métro parisien, à quoi devait-on s’attendre ? Cette hyper-médiatisation qui avait pour but de recruter et de donner une image responsable des chasseurs au grand public n’a eu pour effet que de réveiller, comme s’ils en avaient besoin, tous les bobos et autres pseudo-écolos du dimanche. « Pour vivre heureux, vivons cachés » écrivait Jean-Pierre Claris de Florian dans sa fable du papillon et du grillon.
Aux yeux des non initiés, un chasseur tue et ne fait que ça. Ce ne sont pas les événements dramatiques survenus en ce début de saison qui vont changer cette image. Depuis l’ouverture, pas moins de onze personnes ont trouvé la mort dans le cadre de la chasse. C’est presque autant que l’an dernier sur toute la saison. Parmi eux, deux non chasseurs et plusieurs paloumayres, ceci sans parler des nombreux blessés, pour certains grièvement.
Soyons sérieux, nous avons des armes entre les mains et au bout de celles-ci trop de victimes, même si les chiffres de l’ONCFS montrent une constante diminution depuis les années 2000 avec un nombre de morts divisé par deux. Cette baisse est à relativiser, le nombre de chasseurs ayant également diminué de 23% sur la même période. Un vététiste est loin de ressembler à un sanglier, pas plus que deux surfeurs ou une fillette de 10 ans à des faisans. Ça peut prêter à sourire mais malheureusement, c’est réellement arrivé.
Soyons prudents, toujours trop de paloumayres chutent lors de travaux dans les arbres. Faites des stages de sécurité, attachez-vous, ne prenez pas de risques. Notre passion ne doit pas se vivre depuis une chambre d’hôpital, ni même d’une boîte en merisier, en chêne ou même désormais en carton recyclé, pour les plus écolos d’entre nous. Ça n’arrive pas qu’aux autres...
Soyons écolos, puisque notre Fédération nationale dit que nous sommes les premiers. Ramassons nos cartouches, protégeons les espèces menacées, ne faisons pas comme la Chine qui était à deux doigts de ré-autoriser la vente de produits à base d’os de tigre et de corne de rhinocéros, alors qu’une étude vient d’annoncer que depuis 1970, 60% des vertébrés n’habitent plus notre planète.
Que ferons-nous par exemple, quand la tourterelle des bois aura disparu... Des lâchers ?
Nous avons pu le constater lors de cette migration, notre belle palombe, elle, n’est pas en danger. Les compteurs d’Arnéguy ont «compté» le 23 octobre d’innombrables oiseaux, plus d’un million. Certains de nos amis paloumayres ont même arrêté de prélever au 25 octobre, ne fermant les pantes que pour le plaisir de jouer, relâchant les belles pour qu’elles continuent leur voyage ou pour les laisser à quelques paloumayres moins chanceux. Un geste exemplaire à méditer.
Si nous ne sommes pas tous écolos, soyons au moins responsables.

​

Joël Barberin, Directeur de la publication

Le grand nuage bleu

Si l'on excepte les chasseurs du sud-est gênés par une météo exécrable, les paloumayres ont vécu dans leur majorité une saison exceptionnelle avec un passage d'une incroyable abondance

"Les palombes, elles n’ont pas besoin des bulletins météo d’Evelyne Dhéliat pour savoir quel temps il va faire »,  avance l’ami Michel Mougnères, paloumayre à Luxey dans les Landes, « il y a de fortes chances qu’elles aient senti le mauvais temps arriver, ce qui expliquerait ce début de migration vraiment peu ordinaire ». Comme pour la pousse des cèpes, les avis divergent sur le sujet et les ornithologues ne valident pas cette hypothèse mais il faut reconnaître que tous les paloumayres du sud-ouest se sont demandé quelle pouvait bien être l’origine de l’énorme mouvement d’oiseaux qui aura marqué le début de la migration 2018.
Qui pouvait prédire en effet, ce soudain déferlement de palombes sur un couloir central élargi après un mois de septembre torride à l’image de tout l’été ? Même si les vents avaient basculé nord, nord-est durant quelques jours fin septembre avec pour conséquence une petite fraîcheur enregistrée dans le nord et l’est de la France, la chaleur était très vite revenue pour atteindre les 30 degrés et plus début octobre. Des températures anormalement élevées débouchant sur des épisodes cévenols et méditerranéens à répétition qui allaient pourrir toute la saison des chasseurs du sud-est. 
Même sur le sud-ouest il se mit enfin à pleuvoir entre le 7 et le 10 octobre mais au lieu de se terminer par un rafraîchissement des températures, cet épisode pluvieux fut suivi par un retour des fortes chaleurs souligné par un puissant vent de sud-est. Depuis quelques jours, on parlait ici et là de l’arrivée des premières [...]

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Les explications du compteur

Technicien cynégétique de la Vienne, Emmanuel Coussy était aux jumelles le jour du fameux passage. Il explique comment avec ses partenaires ils ont compté le million de palombes qui fait encore débat.

Non, ce ne serait pas une erreur. D’aucuns ont pensé qu’il y avait un zéro de trop dans le tableau des comptages publié dans le journal « Sud-Ouest » le mercredi 24 octobre. Il serait pourtant bien passé plus d’un million de palombes au col d’Arnéguy. Exactement 1 054 078 en 142 vols. Du jamais vu ! Un phénomène exceptionnel. Historique. 
« C’est le plus grand nombre de palombes recensées sur un même poste en une journée depuis que les comptages existent », confie Valérie Cohou, chargée de mission auprès du Groupe d’investigation sur la faune sauvage (GIFS). « Le 31 octobre 2013, nous avions enregistré 1,224 million d’oiseaux sur les quatre postes du pays basque, Urrrugne, Sarre, Banca et Arnéguy. Mais ce mouvement d’un million de palombes observé sur le seul poste d’Arnéguy est exceptionnel, d’autant que les oiseaux n’ont pas emprunté le couloir habituel ».
Emmanuel Coussy, technicien à la Fédération départementale des chasseurs de la Vienne participait pour la deuxième fois aux comptages dans les cols [...]

About

On suit depuis longtemps les palombes

Depuis plusieurs siècles, des scientifiques s'intéressent à la vie de notre oiseau préféré. Au fil du temps les techniques se sont affinées mais ne font souvent que confirmer d'anciennes théories. Reste une certitude : l'incroyable faculté d'adaptation du pigeon ramier 

On pourrait dire que tout commence avec quelques représentations iconographiques dans les ouvrages de la fin du 16ème et début 17ème... (VUE Allemagne, Italie, France) Mais il faut attendre Buffon, Brehm et autres au 18ème et 19ème, pour avoir des études plus fines tant sur l’oiseau lui-même, que sur ses habitudes et sa chasse mais encore rien de très précis sur ses axes migratoires et ses destinations. Il faut  reconnaître que les moyens de communication de l’époque n’étaient que très primaires par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui. C’est certainement la cause première de ce manque d’informations.
C’est au début du 20ème, puis surtout dans les années 1950-1960 que les premières études sérieuses voient le jour. Elles sont souvent l’œuvre de passionnés qui ne sont pas forcément des scientifiques de l’environnement ou de l’ornithologie, mais juste des personnes éclairées, souvent très peu connues.

René Babin est de ceux-là. Licencié en droit, il œuvre pour « l’ornithologie parisienne » par des notes qui seront publiées dans la Revue Française d’Ornithologie. En 1913, du 7 avril au 29 mai, il suit, à l’heure, et au jour le jour, la nidification du pigeon ramier avec une belle attention. Raspail Xavier, plus célèbre, reprend ses observations pour un article sur [...]

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