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Palombe&tradition N°74

Numéro de PRINTEMPS

2022

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SOMMAIRE

4    L’écho des Cabanes…
8    DOSSIER - FILETS
         8 - L’inquiétude des paloumayres
       15 - Palomb’ en BD
       16 - Les filets, éternelles sources de débats
       18 - Un droit ou une tolérance ?
       21 - Courrier des lecteurs
               - Les inquiétudes d’un paloumayre landais
               - Pour se défendre, il faut être inattaquable
       24 - ITALIE - Des limitations malgré l’abondance
       26 - Henri Sabarot : «Nous restons vigilants»
30    PASSION - Reconstruire sa palombière
32    Poster Palombe
34    Courrier des petits lecteurs
35    INSOLITE - Une étonnante expérience
36    AUPRES DE NOS ARBRES - Mars, avril ou mai, fais ce qu’il te plaît
38    HIVERNAGE - Encore un million et demi de palombes dans le sud-ouest
44    MÉMOIRES DE PALOUMAYRES - Jean-Luc BERTE
47    HOMMAGE - Jean-Roland Barrère s’en est allé
48    AUTOUR D'ELLES... - Toi, l’âme de la cabane
50    ANECDOTE - Des heures sup!
52    CHIENS - Osez un retriever
54    « LA Tête DANS LE CIEL... » - Le Black
58    LES RECETTES DU PALOUMAYRE

Edito

La fin de la chasse au filet ?

  es paloumayres des départements du Sud-Ouest dans lesquels la chasse à la palombe au filet est autorisée sont inquiets, à juste titre. L’étau Européen contre les chasses traditionnelles se resserre. Les dérogations permettant à ces

          passionnés de s’adonner à leur plaisir ont montré leurs limites la saison dernière. Plusieurs siècles de pratiques ancestrales ont été balayés d’un revers de manche pour les chasseurs d’alouettes notamment et nous ne sommes pas à l’abri d’une telle décision pour la chasse des palombes. Bien sûr, les populations de pigeons ramiers ne sont pas en danger, bien au contraire, tout le monde s’accorde à le dire. Bien sûr, les prélèvements effectués par l’ensemble des filets du Sud-Ouest ne semblent pas dépasser les 1% de la mortalité naturelle de notre belle bleue comme stipulé dans la fameuse dérogation autorisant encore cette pratique. Mais cette situation peut paraître fragile au moment où les chasses traditionnelles sont attaquées de toutes parts.

Aussi devons-nous rester les bras croisés, en implorant un quelconque Dieu palombe, afin qu’on ne touche pas à nos filets ? Ne serait-il pas préférable d’anticiper notre défense en prenant des mesures de gestion ? Les PMA et carnets de prélèvement sont déjà mis en place en France pour la chasse de la bécasse et des canards et en Italie, par exemple, aux limitations de prises quotidiennes de palombes s’ajoutent deux jours sans chasse par semaine. Alors ne faudrait-il pas, pour avoir des chiffres crédibles et incontestables à présenter en cas d’attaque, mettre en place au moins des carnets de prélèvement pouvant être vérifiés par les gardes-chasse comme c’est le cas pour les bécassiers et les tonnayres ?

Après avoir reçu de nombreux courriers de lecteurs inquiets, nous avons décidé de consacrer un large dossier à ce sujet. Nous avons fait un état des lieux de cette chasse au filet, depuis sa naissance il y a plus de 3000 ans, jusqu’à nos jours. Et vous verrez que ce mode de chasse a déjà essuyé, au fil du temps, nombre de contraintes, d’interdictions et de dérogations.

Nous avons également demandé au président de la Fédération des chasseurs de la Gironde, Henri Sabarot, quel était son sentiment sur ce sujet délicat. Dans son département, un sondage annuel est effectué depuis quelques années auprès des paloumayres. Même si elle n’est soumise à aucun contrôle officiel, cette petite enquête a au moins le mérite de montrer la voie. Henri Sabarot avance d’ailleurs qu’elle devrait être adoptée dans tous les départements de chasse traditionnelle du Sud-Ouest.

Pour être crédibles et ne pas donner prise à leurs détracteurs, les chasseurs ne doivent rien avoir à cacher. A cet égard, lors de leurs auditions du 1er février 2022 au Sénat, Willy Schraen, président de la Fédération Nationale des Chasseurs et Pierre Dubreuil, Directeur général de l’Office Français de la Biodiversité, ont tous deux insisté sur le fait que le monde de la chasse était trop refermé sur lui-même et que les informations à destination du grand public étaient insuffisantes.

Les paloumayres, nous le savons tous, n’aiment pas trop donner le nombre de leurs prises, souvent par peur d’actes de malveillance ou de jalousie entre voisins. Mais si nous voulons conserver le fragile privilège que nous avons de chasser au filet, si nous voulons continuer à ressentir cette poussée d’adrénaline quand elles commencent à « jouer », quand elles descendent au sol et trembler encore la main sur la « tirasse », le cœur battant la chamade comme lors d’un premier rendez-vous amoureux, il faudra peut-être se résoudre à nous donner les moyens de nous défendre.

Êtes-vous prêts à ranger vos filets aux oubliettes ?

​

​

Joël Barberin, Directeur de la publication

L

Filets - L’inquiétude des paloumayres

L’interdiction de la chasse des alouettes aux pantes a jeté un froid dans le monde de la chasse traditionnelle. La  capture de palombes aux filets peut-elle être menacée à son tour ? D’une façon plus générale, la chasse de la palombe est-elle assez encadrée pour être bien défendue ?

En donnant raison le 25 octobre 2021 à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et à l’association One Voice pour annuler les arrêtés ministériels qui autorisaient la chasse de l’alouette des champs aux pantes et aux matoles dans les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques, le Conseil d’État a donné un sérieux avertissement à tous les chasseurs traditionnels. D’autant que cette décision était la même pour les tenderies ardennaises des grives, vanneaux et autres pluviers, présentant elles aussi un doute sérieux quant à leur légalité en risquant de contrevenir au droit européen.

Même s’il n’y a pas eu encore de jugement sur le fond, cette décision de la plus haute juridiction administrative nationale, qui faisait suite à l’interdiction définitive, elle, de la chasse des grives aux gluaux dans le sud-est du pays, avait de quoi nous inquiéter.

Arrivé en pleine saison, le sujet avait alimenté les conversations dans les palombières où l’on se demandait quelles pouvaient être les suites éventuelles pour la chasse de l’oiseau bleu. Pourquoi la chasse de la palombe au filet, (pantes et pantières), autorisée en France grâce à une dérogation de l’article 8-1 (annexe IV a) de la directive européenne 79-409 CEE, dans les Landes, le Lot-et-Garonne, la Gironde  [...]

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- Hivernage -  
Encore un million et demi 
de palombes
dans le sud-ouest

Une particularité cette saison : 
d’incroyables concentrations dans le Lot-et-Garonne et la Dordogne   où les oiseaux se sont installés très tôt.

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas le département du Gers qui aura enregistré le plus grand nombre de palombes en hivernage cette saison. Les chiffres exceptionnels relevés dans ce département en décembre 2020 avec 1 000 000 d’oiseaux mais aussi en 2018 lors du même mois avec un total de 1 228 000, laissaient croire que les palombes avaient définitivement choisi leur lieu idéal de villégiature dans le sud-ouest. Eh bien non, cette année les chiffres ont été plus modestes, même si la tendance générale est toujours à la hausse selon les comptages effectués depuis 1990 dans ce département. Pour preuve les très intéressants graphiques réalisés par les services techniques de la Fédération du Gers, (voir par ailleurs).
Avec 342 000 palombes recensées le 15 décembre 2021, dont 181600 dans l’Astarac, secteur particulièrement prisé par les oiseaux mais  [...]

About

- Passion -
Reconstruire sa palombière

Une coupe de bois ou une tempête peut vous obliger à déménager. 
Dans ce cas mieux vaut bien réfléchir avant de se mettre à l’ouvrage

Le pense que malheureusement beaucoup d’entre nous en sont passés par là, l’obligation de changer de poste. Lorsque le bois ne nous appartient pas, on est quasiment sûr qu’au bout de quelques années, le propriétaire voudra récolter le fruit de sa propriété en faisant une coupe. Mais même lorsque l’on a hérité d’un bois ou que l’on a investi une partie de ses économies pour en acheter un, on n’est jamais à l’abri. Un incendie, une tempête comme celle de 1999 ou 2009 et toutes nos certitudes s’envolent en quelques heures.

La première difficulté majeure est de retrouver un autre site. Mais il ne s’agit pas de se mettre n’importe où, il faut être sous une veine de passage et encore mieux dans une zone où il y a régulièrement des rôdeuses. Si le déplacement forcé est programmé à l’avance, on a le temps pendant une saison, voire plus, d’aller observer ce qu’il se passe au-dessus de l’endroit convoité. Voir exactement comment se déroule la migration même avec des vents différents, regarder où se posent naturellement les rôdeuses pour savoir où positionner les emplacements des sols. On repère aussi les arbres qui seront porteurs des futurs appeaux, toujours en fonction  [...]

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