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Palombe&tradition N°2

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SOMMAIRE

L’ÉCHO DES CABANES
TRIBUNE LIBRE
HISTORIQUE - L’Albret berceau de la chasse à la palombe
PALOMBE ET RUGBY - Michel Crauste
TECHNIQUE - La migration change
FICHE PRATIQUE - La trémie anti-gaspi
SÉCURITÉ - Sécurité en palombière 2ème partie
PORTRAIT - Gilles Laborde
PLANCHE TECHNIQUE - la galle du chêne
DOSSIER ÉLEVAGE - Domestiquer les palombes
CHIEN - L’alimentation
PÉNINSULE IBÉRIQUE - Un très bel hivernage
HISTOIRE DE CHASSE Chasse de printemps, chasse d’antan
LÉGISLATION - le point…
INSOLITE - Règlement de palombière
MIGRATION - Le bilan de palombe.com
INTERNET - Palombe.com

Edito

Ne scions pas la branche sur laquelle nous avons construit notre palombière

Ce deuxième numéro de Palombe & Tradition est aussi le premier des quatre numéros de l’année 2004. Oui, l’excellent accueil réservé à Palombe & Tradition par nos lecteurs, nous permet d’envisager une périodicité trimestrielle et une diffusion élargie aux points de ventes presses dans les 13 départements du Sud-Ouest.

Le nouvel arrêté “appelant” paru en octobre dernier, en pleine saison de chasse a fait couler beaucoup d’encre, beaucoup de courrier est arrivé à la rédaction : preuve que les paloumayres se sont “appropriés” le magazine. Palombe & Tradition leur donne la parole en publiant quelques-unes de leurs réactions.

Cependant, les conditions de discussion de l’arrêté relatif à l’usage des appelants , ont mis en évidence la non-représentativité des chasseurs de palombes au sein des fédérations départementales, pour preuve la confidentialité du débat sur le sujet. Pensez-vous un seul instant que sur un sujet aussi sensible et déterminant pour l’espèce et l’évolution des modes de chasse, s’il s’était agit de bécasse, l’arrêté aurait été discuté en catimini sans que le CNB (Club National des Bécassiers) ait été convié au débat ? Peut-on imaginer la généralisation du tir au plomb du chevreuil à l’ensemble du territoire français sans que l’ANCGG (Association des Chasseurs de Grand Gibier) soit invitée à la discussion ? NON.

L’ANCGE (Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau) n’a-t-elle pas pris part à la discussion concernant les zones de chasse de nuit ?

Même si on peut en vouloir aux fédérations, notamment du Sud-Ouest, de n’avoir pas réagi à la menace que fait peser l’arrêté “appelants” sur la chasse traditionnelle de la palombe, elles peuvent toujours se dédouaner, (mais nous ne sommes pas dupes) en prétextant qu’elles n’avaient pas d’interlocuteurs représentatifs.

Alors avant de se lamenter plus longtemps groupons-nous pour créer une association nationale de chasseurs de palombes : l’ANCP (Association Nationale des Chasseurs de Palombes) regroupant des associations départementales. Rassemblons-nous autour d’une “charte-éthique”. Organisons nous-mêmes la chasse à la palombe de demain ! Un défi nous attend, l’intégration de nouveaux chasseurs de palombes venus de toutes les région de France. Cela ne se fera pas sans poser des problèmes d’éthique et d’intérêts personnels, de conflits nord/sud entre le tir au vol et la chasse traditionnelle. Enfin prenons part à la gestion de l’espèce palombe. Dénonçons les excès sans nous compromettre. Je crois, au vu des débats constructifs qui s’instaurent sur internet, en la bonne volonté des chasseurs de palombes décidés à ne plus se laisser dicter leur loi.

Fédérons-nous rapidement, sans quoi nous scierons nous-mêmes la branche sur laquelle nous avons construit notre palombière.

​

Philippe Ducos, rédacteur en chef

Dossier élevage :

DOMESTIQUER DES PALOMBES, pourquoi-pas ?

Le pouvoir attractif d’une palombe comme appelant par rapport au pigeon domestique n’est plus à démontrer. Les palombes vivantes, capturés dans les pantières Basques ou les chasses au filet Landaises alimentent la plupart des palombières. Ces palombes gardent leur instinct sauvage. Elles ne supportent pas vraiment le contact avec l'homme, certaines se laissent même mourir de faim dans les volières. Casquées toute la saison de chasse, elles sont gavées à la bouche ou avec une seringue tous les jours par le chasseur, cela prend beaucoup de temps et c’est quelquefois très fastidieux avec des appeaux peu dociles. Pour se simplifier les choses, beaucoup de chasseurs préfèrent utiliser les pigeons sur leurs raquettes, l’idéal serait de pouvoir utiliser ses palombes comme des pigeons.
Et pourquoi pas ? L’idée est donc venue à quelques uns de “domestiquer” des palombes.

Domestiquer est encore un grand mot, mais certains éleveurs sont arrivés à une telle maîtrise de leur art qu’on peut utiliser le terme.  
Les oiseaux issus de ces élevages sont beaucoup plus dociles, ils se nourrissent seuls et certains ne sont même plus casqués pour monter dans les arbres.

La volière
Elle doit se situer dans un emplacement calme au fond du jardin mais sans être trop isolée et orientée Est pour bénéficier d'un ensoleillement maximum et protéger les oiseaux du vent d’ouest. Il faut laisser une partie couverte pour l'abri, mais surtout laisser une partie découverte pour que les oiseaux puissent se mettre sous la pluie. Les palombes adorent cela. La volière est fermée par du grillage dit "de poulailler" de petite maille, renforcé au sol par un enfouissement sur plusieurs dizaines de centimètres, voire une petite murette bétonnée pour se prémunir des prédateurs.
Cette volière doit être constituée d'au moins deux parties distinctes : une pour les adultes reproducteurs, et l'autre pour les jeunes. Il vaut mieux séparer les couples entre eux. Certains chasseurs construisent autant de séparations qu'ils ont de couples [...]

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Péninsule Ibérique :

PORTUGAL : 2 300 000 palombes sur un seul site.

A l'heure où nous mettions sous presse, toutes les données recueillies des deux côtés des Pyrénées par le GIIFS, ( Groupe d'Investigation International sur la Faune Sauvage), sur l'hivernage des palombes pour la saison 2003-2004 n'avaient pas encore été analysées. Il ressortait néanmoins des comptages effectués dans la Péninsule ibérique, que les effectifs de palombes longues migratrices intéressant la chasse traditionnelle se portaient bien.

En Espagne et au Portugal, le nombre des palombes hivernantes recensées en décembre, mois toujours le plus riche, dépassait  les 3 500 000 oiseaux, alors qu'en 2002 , il avait été de 2 100 000, soit 1 400 000 palombes supplémentaires.
Au mois de novembre, une incroyable concentration a été enregistrée au Portugal sur la zone nommée Pinheiros Frances, située au sud de Setubal. " Nous avons dénombré 2 300 000 palombes sur ce seul site, explique Franck Ibanez, un ornithologue chargé de dresser un bilan faunistique de cette propriété. Le spectacle des oiseaux à leur départ ou à leur retour sur ces dortoirs, était absolument prodigieux. Une exceptionnelle glandée était à l'origine de ce fabuleux rassemblement".
"L'Espagne avait davantage subi le contrecoup de la canicule de l'été 2003 et offrait moins de disponibilités alimentaires aux oiseaux, précise Richard Beïtia, directeur des services techniques de la fédération des chasseurs des Pyrénées Atlantiques. Aussi, les palombes semblent s'être ruées sur les forêts de l'Alentejo où le garde-manger était plein, avant de se répartir sur l'ensemble de la péninsule mais en gardant une nette préférence pour le Portugal. Les années se suivent et ne se ressemblent pas [...]

About

Technique :

La migration change

Le paloumayre qui s’isole pendant un mois dans sa palombière au fond des bois, pense souvent échapper ainsi aux turpitudes de la vie et à la dure réalité de notre société moderne. Ne rêvez pas, chers amis, ermites du mois d’octobre, même là vous êtes rattrapés par les vicissitudes de l’époque folle que nous sommes tous obligés de vivre. Je pense que vous avez remarqué comme moi que depuis quatre à cinq ans, un élément incontournable pour la chasse à la palombe a énormément changé : Le vent, sa direction, mais aussi sa force.

Lorsque je relis mes notes tenues à jour scrupuleusement depuis trente ans, ayant peur que ma mémoire vieillissante commence à me jouer des tours, «il n ‘y a pas photo» : Le vent de sud-est systématique que nous avons depuis quelque temps, ne sévissait, il y a seulement dix ans, que quelques jours dans le mois, et avec des forces, bien sûr estimées «au pif», qui n’avaient rien à voir avec ce que nous avons connu par exemple la saison passée. Ne nous voilons pas la face, le réchauffement de la planète nous concerne, nous aussi, directement. Mon grand-père redoutait ce vent d’autan, mais pas pour les mêmes raisons que nous aujourd’hui. Pour lui, il était le signe que le passage s’accélérait pour mieux s’arrêter très rapidement, et il reprenait le proverbe qui se vérifiait à chaque coup, «Ven d’autan, plouye douman», ce qui signifie, pour ceux qui ne maîtrisent pas l’occitan : «Vent d’autan, pluie demain».
En effet, ce vent était annonciateur d’un changement de temps allant vers un temps pluvieux plus ou moins durable. Les palombes le sentaient bien et se dépêchaient de passer avant que ça ne se gâte. Aujourd’hui, un tel vent ne signifie plus la même chose : Il peut faire des semaines entières de vent d’autan sans qu’il n’y ait aucun changement de temps, si ce n’est chez nos amis du Sud-Est qui souvent dans ces périodes subissent des intempéries de plus en plus fréquentes et dévastatrices.  Comment les pollueurs de tout acabit pourraient-ils nous faire croire, même à nous pauvres paloumayres retirés théoriquement à mille lieues de tout cela, que la planète ne se réchauffe pas alors que nous subissons d’une façon plus accélérée ces dernières années, les contre-coups de leur folie meurtrière ! Que pouvons-nous y faire ? Pas grand chose ! Envoyer un de nos représentants grossir les rangs des alter-mondialistes, ce serait bien beau mais ne changera pas rapidement, hélas, la face du monde. Non, il ne nous reste à faire que ce que font nos chères palombes, nous adapter, car elles, à priori, aiment ce vent qui, à nos yeux, les rend folles [...]

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